Aquamation : une alternative écologique aux funérailles traditionnelles
Les préoccupations environnementales influencent désormais tous les aspects de la vie… ou des funérailles. Encore confidentielle il y a quelques années, un nombre croissant de personnes perçoit désormais l’aquamation comme une alternative plus écologique que l’inhumation ou la crémation. Découvrons pourquoi.
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Qu’est-ce que l’aquamation ?
L’aquamation (également nommée hydrolyse alcaline, crémation par l’eau, ou encore bio-crémation), désigne un procédé funéraire qui utilise un mélange d’eau et d’hydroxyde de potassium pour accélérer la décomposition du corps humain. Contrairement aux funérailles traditionnelles, cette technique repose sur un processus chimique naturel, en ce sens qu'il imite la décomposition biologique du corps dans un environnement humide.
D’abord développée dans un cadre médical pour traiter les tissus humains et animaux, l’aquamation s’est progressivement étendue au domaine funéraire.
Comment fonctionne l’aquamation ?
Le processus d’aquamation repose sur l’hydrolyse alcaline, une réaction chimique qui dissout les tissus organiques. En voici les principales étapes :
- Le corps du défunt est déposé dans un cylindre hermétique, en acier inoxydable.
- Introduction dans le corps du liquide alcalin, mélange d’eau chaude et d’hydroxyde de potassium.
- Le cylindre est chauffé à une température de plus de 93 degrés Celsius sous une pression élevée, afin d’éviter l’ébullition.
- En quelques heures, les tissus organiques deviennent une solution liquide contenant des acides aminés, des sels et d’autres éléments naturels.
- Les os, devenus fragiles, sont séchés puis broyés, pour former une poudre blanche similaire à des cendres de crémation.
- L’entreprise de pompes funèbres évacue le liquide résiduel dans les systèmes d'évacuation des eaux. Ce liquide ne présente aucun danger pour l’environnement, car complètement stérile, et ne contient aucun produit polluant, tels que des métaux lourds. L’ensemble du processus dure entre 6 et 12 heures, selon la température et la pression appliquées.
Pourquoi choisir l’aquamation ?
L’aquamation séduit par ses nombreux avantages, qui en font une option attrayante pour les familles soucieuses de l’environnement et du symbolisme entourant les funérailles. Voici les principaux avantages de ce procédé :
- Un choix écologique
Contrairement à la crémation, qui émet des quantités importantes de dioxyde de carbone (CO₂) et de particules fines, l’aquamation génère une empreinte carbone minimale. En outre, elle nécessite moins d'énergie que la crémation. Cette dernière requiert une importante quantité de carburant et rejette en moyenne dans l’atmosphère 160 kg de particules polluantes.
Par ailleurs, elle ne nécessite pas l’utilisation de bois, de métal ou de vernis pour construire le cercueil, comme c’est le cas avec une inhumation.
Certains cimetières utilisent même les fumées générées par l'aquamation pour chauffer leurs bâtiments.
- Une solution pour améliorer l’engorgement des cimetières
L'aquamation peut constituer une solution pour diminuer la surpopulation dans les cimetières causée par les nombreuses incinérations et le manque de place dans les caveaux. Une question qui devrait se poser avec davantage d'acuité dans 10 ans, avec un pic de mortalité annoncé chez les baby-boomers à cette période.
- La possibilité de réutiliser le liquide résiduel
Plusieurs systèmes d’aquamation permettent de récupérer l'eau et les minéraux issus du liquide résiduel, afin de les réutiliser, notamment comme fertilisants.
- Une alternative similaire à la crémation
L'aquamation permet de récupérer une poudre blanche, similaire aux cendres lors d’une crémation.
Est-ce que l’aquamation est autorisée en France ?
Écologique et flexible, l’aquamation funéraire n’est pourtant pas encore légale en France. Pour cette raison, un contrat obsèques ne peut pas servir à financer les funérailles d'un souscripteur souhaitant avoir recours à ce procédé.
À l'inverse, des pays comme le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, ou encore certains États des États-Unis l'autorisent. L’aquamation a même été utilisée pour les funérailles de l’archevèque Desmund Tutu, figure tutélaire de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud et Prix Nobel de la Paix.
Pourtant, le cadre légal français ne prévoit pas encore l’utilisation de l’hydrolyse alcaline pour les corps humains.
Cependant, un nombre important de voix s'élèvent pour faire évoluer les textes de loi actuels vers une législation plus respectueuse de l'environnement, notamment dans le domaine funéraire.
En outre, plusieurs entreprises de pompes funèbres souhaitent diversifier davantage leur offre, quand bien même l'aquamation représente un coût moins élevé qu’une inhumation ou qu’une crémation.
Ainsi, outre l’aquamation, d’autres techniques de « green funerals », plus respectueuses de l'environnement, telles que l’humusation ou la cryomation, pourraient un jour être autorisées en France. En effet, les mentalités commencent à évoluer, comme le prouve l’autorisation d’utiliser des cercueils en carton pour des funérailles.
Bon à savoir : certaines caisses de retraite peuvent contribuer au financement des frais d'obsèques, comme la CNAV.
Combien coûte l’aquamation ?
Le coût de l’aquamation change en fonction des prestataires et des régions. Il est souvent similaire, voire inférieur à celui d’une crémation. Aux États-Unis, il faut compter entre 1 425 et 2 850 euros, et au Canada, entre 1 350 et 2 020 euros.
Le prix de l'aquamation peut même descendre à 350 euros, tandis que le coût d’une crémation avoisine parfois les 1 000 euros.
Quant à l’inhumation classique, son coût dépasse parfois les 5 000 euros. Un tel montant s’explique par la réduction du personnel nécessaire à l’inhumation (par exemple pour la mise en terre), ainsi que par l'absence de matériaux utilisés pour construire le cercueil.
Outre ses avantages écologiques indéniables, l'aquamation présente un avantage pécuniaire certain par rapport à la crémation et l’inhumation.
Par conséquent, le faible coût de l'aquamation pourrait inciter les autorités à permettre enfin cette pratique, particulièrement en raison de l'obligation faite aux communes de financer le coût d’un enterrement indigent.
Questions fréquemment posées
Les termes « aquamation » et « hydrocrémation » désignent le même procédé. L’hydrocrémation est un synonyme, souvent utilisé pour insister sur la similitude avec la crémation classique, mais utilisant de l’eau au lieu du feu.
À l’instar de la crémation, les os sont réduits en une fine poudre blanche semblable à des cendres. Celles-ci peuvent être conservées dans une urne, dispersées ou enterrées, en fonction de la volonté du défunt ou de celle de ses proches.
L’acceptation de l’aquamation varie en fonction des croyances religieuses. Certaines religions, comme l’hindouisme, le bouddhisme ou le jaïnisme, peuvent considérer cette méthode comme compatible avec leurs pratiques. D’autres, comme le christianisme, le judaïsme ou l’islam, privilégient l’inhumation traditionnelle et proscrivent l’aquamation.