Comment obtenir un prêt professionnel sans apport ?

Prêt professionnel sans apport : possible ?

Le prêt professionnel sert généralement à financer un début d'activité ou la croissance d'une entreprise.
Mais les prêts professionnels obéissent à la même logique que les prêts personnels : sans apport, il est difficile d'obtenir un financement. Quels sont les critères retenus par les banques ? Acceptent-elles de financer les prêts professionnels sans apport ? Quelles sont les alternatives en cas de refus ?

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Quels sont les critères d’obtention d’un prêt professionnel ?

Un prêt professionnel sans apport désigne un prêt qu'une banque consent à un travailleur indépendant ou une société sans exiger d'apport personnel en retour.

Habituellement, une banque demande que l'emprunteur fournisse un capital représentant un pourcentage de la somme empruntée, qui lui sert de garantie, et qui met en avant le profil "sérieux" de l'emprunteur, sa capacité d'épargne prouvant ses qualités de gestionnaire, qui sera donc à même de rembourser le crédit contracté.
En outre, fournir un apport lui permet d'obtenir un taux d'emprunt plus compétitif.

N.B. : Outre l'apport, certaines banques conditionnent l'octroi d'un crédit à la souscription préalable d'une assurance emprunteur pour prêt professionnel.

Quid d'un emprunteur sans apport ?

Quel est l'apport demandé pour un prêt professionnel ?

Un prêt professionnel sans apport peut être accordé par une banque quand cet apport concerne le développement d'une activité.

La banque peut aussi accepter un prêt sans apport lorsqu'elle prend une garantie (gage) sur un actif de la société (nantissement, hypothèque d'un bien immobilier...).

Dans les autres cas, voici les montants d'apports moyens que les banques exigent des emprunteurs :

- Pour la création d'une activité, un apport de 30 %.

- Pour la reprise d'une entreprise, un apport de 20 % est nécessaire.

- 10 % pour construire ou acheter des murs commerciaux.

En l’absence d’apport, quelles sont les alternatives à l’obtention d’un prêt professionnel ?

Un emprunteur dispose de plusieurs alternatives pour obtenir un financement en cas de refus bancaire de son prêt professionnel pour défaut d'apport.

Solliciter un courtier immobilier spécialisé en prêt professionnel

Ce courtier gagnera du temps et favorisera l'obtention du crédit, car il adressera uniquement de bons dossiers de crédit aux banquiers avec qui il a l'habitude de travailler.

Opter pour le crédit-bail

Recourir au crédit-bail pour louer des équipements évite de faire des investissements trop lourds pour les finances de l'entreprise et qui nécessitent de demander un prêt professionnel.

Trouver un associé supplémentaire

Ajouter un nouvel associé solvable au capital d'une société peut convaincre un établissement prêteur d'accorder un crédit, puisqu'il pourra se tourner vers davantage de personnes pour exiger le paiement de sa créance si la société ne le rembourse pas.

Utiliser le financement participatif

Il s'agit de lever des fonds en optant pour du financement participatif (crowdfunding) : crowdlending (l'emprunteur propose aux investisseurs de procéder à des prêts participatifs moyennant le paiement d'intérêts), crowdequity (les investisseurs deviennent actionnaires, bénéficient d'avantages fiscaux et peuvent espérer une plus-value en cas de revente de leurs parts sociales), crowdfunding immobilier (pour financer uniquement un achat immobilier), voire crowdgiving (don sans contrepartie, ou avec une contrepartie dérisoire pour l'emprunteur).

Enfin, le refus de prêt professionnel sans apport n'empêche pas de solliciter ses proches, qui ne demandent généralement pas d'intérêt sur les sommes prêtées. Mais il faut être certain de pouvoir les rembourser, sous peine de voir vos relations personnelles se ternir.

Trouver des investisseurs institutionnels ou des business angels

Se tourner vers des fonds d'investissement, des sociétés de private equity, ou démarcher des business angels sont d'excellentes solutions de financement et favorisent un développement rapide de l'entreprise.
Mais dans tous les cas, il faut que l'activité de l'emprunteur présente un fort potentiel.

Solliciter des crédits hors banques

Les banques ne sont pas les seules à prêter aux entreprises ou aux travailleurs indépendants. Il existe d'autres interlocuteurs potentiels :

- Le microcrédit, auprès d'entités publiques ou d'associations.

- Le prêt à taux zéro auprès d'autres entreprises (possible depuis 2015 et la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques).
Mais il faut respecter plusieurs conditions (les prêts sont par exemple interdits entre sociétés d'un même groupe), et le capital doit être remboursé en 2 ans maximum.

- Le prêt sur l’honneur auprès d'associations est une forme de prêt professionnel sans apport : il s'agit d'un prêt proposé généralement à taux zéro d'un montant de 90 000 euros maximum, sans que l'emprunteur ait à fournir de contrepartie en échange (comme une caution).

- Phonétiquement proches, il existe aussi des prêts d’honneur pour les projets d'entreprise viables accordés par des communautés d'entrepreneurs comme Réseau Entreprendre.
Les prêts d’honneur alloués sont à taux zéro.

Profiter des aides publiques :

Il existe de nombreuses solutions mises en place par l'État pour les entrepreneurs qui souhaitent lever des fonds. Citons quelques alternatives :

- Les aides aux chômeurs créateurs d'entreprise (ACRE, NACRE, ARCE).

- Les aides financières pour les femmes créatrices d'entreprise comme le programme Wom'energy (prêt d'honneur jusqu'à 50 000 euros) ou la garantie ÉGALITÉ Femmes pilotée par France Active, qui couvre 80 % d'un prêt bancaire de 50 000 euros maximum.

- Les bourses French Tech sont des prêts professionnels publics sans apport (jusqu'à 90 000 euros pour lancer une start-up).

- Le Pass'entrepreneur de Bpifrance.

- Les aides aux entreprises qui s'implantent dans certaines zones, comme les zones de revitalisation rurale (ZRR).

- Les aides aux entreprises pour favoriser la transition écologique.

- Les financements européens d'entreprises (consulter la page récapitulative du site touteleurope.eu).

Bon à savoir :

- Si des business angels, des fonds d'investissements, des communautés d'entrepreneurs ou des sociétés de private equity investissent ou prêtent de l'argent à l'emprunteur, il sera ensuite beaucoup plus facile de trouver une banque qui lui accordera un prêt professionnel sans apport, car cet établissement prêteur sera rassuré par le soutien financier des acteurs précités, prouvant la viabilité et la potentialité du projet.

- Depuis janvier 2024, les nouvelles entreprises créées avant le 31 décembre 2023, investissant dans la recherche et le développement (R&D) et, à ce titre, titulaires du statut de jeune entreprise innovante (JEI), de jeune entreprise universitaire (JEU) ou de jeune entreprise innovante de croissance (JEIC) bénéficient d'exonérations fiscales et sociales extrêmement avantageuses *.

* https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31188